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 Les gays sortent du placard au Liban

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AuteurMessage
mathilde
Quel modo !
mathilde


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Localisation : Toulon
Date d'inscription : 01/10/2005

Les gays sortent du placard au Liban Empty
MessageSujet: Les gays sortent du placard au Liban   Les gays sortent du placard au Liban EmptyJeu 6 Oct à 10:19

Isabelle DELLERBA pour le journal Libération a écrit:
Pour un soir, ils ont laissé la panoplie du parfait mâle oriental au vestiaire. Sous les lumières artificielles de l'Acid, boîte gay de Beyrouth, des dizaines d'hommes se jaugent, s'aguichent et se rapprochent. Ils ont jusqu'à l'aube. Demain, la plupart d'entre eux affirmeront préférer les femmes. Au pays des Cèdres, l'homosexualité est encore mal vue, la sodomie, passible d'un an de prison. Malgré tout, depuis quelques années, une poignée d'activistes ont fait le pari de s'affirmer au grand jour. Epaulés par Helem (rêve, en français), première association du monde arabe à lutter publiquement pour les droits de la communauté gay, ils ont décidé de sortir de la clandestinité.

«Dégoût». Acte fondateur de cette petite révolution un après-midi d'avril 2003. Les partis de gauche défilent à quelques mètres des barbus du Hezbollah, le parti chiite intégriste, pour dénoncer l'invasion américaine de l'Irak. En queue de cortège, les militants de Helem se sont regroupés sous la bannière arc-en-ciel (étendard du mouvement gay). Elle flotte pour la première fois dans les rues d'une capitale arabe. «Ce jour-là, nous avons franchi un pas décisif, se souvient Georges, l'un des manifestants. Nous avons enfin osé avancer à visage découvert.» Pourtant, a priori, rien n'a vraiment changé au Liban. L'article 534 du code pénal, qui sanctionne «tout acte sexuel en contradiction avec les lois de la nature», incite toujours les jeunes à dissimuler leurs amours coupables. Le regard désapprobateur que la société pose sur eux les conforte généralement dans leur choix de garder le silence. «Plusieurs facteurs sont à l'origine de l'homophobie ambiante : la loi, la place centrale de l'homme dans les sociétés de la région, le manque d'information sur le sujet et le poids de la religion dans notre pays», explique Ghassan, un militant diplômé en anthropologie. Mais l'arrivée du satellite puis de l'Internet a commencé à ébranler l'édifice conservateur. «Tout à coup, on a vu des homos dans des feuilletons télé, des films, on les a entendus parler de leur sexualité dans des talk-shows», se remémore Munir, journaliste. Si la presse locale évolue plus lentement ­ quand le maire français Noël Mamère célèbre le mariage de deux homosexuels, le quotidien Al Hayat publie un article intitulé : «Dégoût sur la place publique» ­, quelques journaux libanais finissent par s'engouffrer dans la brèche et donnent la parole aux membres de la communauté. «Pour une fois, on ne disait plus que nous étions des suppôts du diable ou des malades qui devaient se faire soigner, soupire Bassem, journaliste. Nous avons enfin pu nous exprimer

C'est sur la Toile qu'hommes et femmes se lâchent le plus. En 1999, un réseau de jeunes activistes beyrouthins se constitue : Club Free. Ils se donnent régulièrement rendez-vous, via le Net, pour des soirées, des expositions ou des séances de ciné. «Après avoir discuté avec des ONG de défense des droits de l'homme, nous avons pris la décision de passer à l'étape suivante, raconte Ghassan. A leur contact, nous avons compris que nous devions nous doter d'une structure pour lutter contre les discriminations et réclamer l'abrogation de l'article 534 du code pénal.» Le moment semble idéal. Le gouvernement travaille discrètement avec des homosexuels pour mener des campagnes de prévention contre les maladies sexuellement transmissibles. Reste à trouver des fedayin (combattants), comme on les a surnommés dans les locaux de Helem. Cinq militants qui représenteront publiquement l'association et accepteront de prendre le risque d'être envoyés derrière les barreaux si le ministère de l'Intérieur ouvre une enquête sur leur compte et prouve qu'ils pratiquent la sodomie. «Nous avons très mal dormi pendant plusieurs jours, reconnaît Georges, qui s'est porté volontaire, mais finalement personne n'est venu taper à notre porte et nous avons pu défendre notre cause à découvert

Pour autant, le combat est loin d'être gagné. «D'accord, nous sommes beaucoup plus visibles, la jeune génération est plus ouverte que les précédentes, les autorités sont plus tolérantes, mais que diront mes proches si je leur annonce que je préfère les garçons ?», s'interroge Firas, en couple depuis trois ans. «Il y a plusieurs options que j'ai soigneusement étudiées avant de m'exiler, répond dans un sourire ironique Ahmad, l'un des rares homosexuels libanais à s'être mariés, en Europe. Dans les campagnes, les familles appellent parfois à l'aide l'exorciste ou menacent le déviant d'un crime d'honneur. Plus couramment pratiqués : les violences physiques, les insultes, le rejet. Enfin, dans certains milieux particulièrement ouverts, les parents font semblant de ne pas comprendre et parfois, ô miracle, ils acceptent de pardonner à la brebis égarée.» Ses mots sont amers mais traduisent une réalité que même les plus optimistes ne peuvent nier. Au sein de Helem, seuls 15 % des militants ont fait leur coming out. Par crainte des réactions, mais aussi parce qu'une trop grande visibilité est susceptible d'engendrer d'autres problèmes ­ chantage, renvoi abusif d'une entreprise ou arrestation arbitraire ­ contre lesquels ils n'auraient aucun recours, étant eux-mêmes considérés comme hors la loi.

«Hypocrite». «Tout cela est très hypocrite, s'emporte Ghassan, qui reçoit quotidiennement des jeunes en détresse au siège de l'association. Des études ont montré que 35 % de la population avait eu au moins une expérience homosexuelle, un pourcentage énorme comparé à la moyenne mondiale (5 %, ndlr), mais la société s'obstine à ignorer le sujet.» Notamment les autorités religieuses, très influentes dans le pays. Elles pourraient bloquer toute tentative de modification de la loi, si le débat devenait public. En 1998, elles s'étaient déjà opposées à l'amendement du code du statut personnel qui visait à autoriser le mariage civil. Aujourd'hui encore interdit au Liban.
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